Week-end à l'ombre du Mt Blanc

Je me suis rendu dans le massif du Mont-Blanc le week-end du 7 & 8 septembre 2023 pour faire quelques images et gravir un sommet. C’est au col du petit Saint-Bernard entre la France et l’Italie que j’ai rejoint Matt et Guillaume, tard le vendredi soir. Après un bivouac improvisé dans la voiture, nous nous sommes rendus à Courmayeur le samedi matin pour prendre la première benne en direction de la pointe Hellbroner. Direction les aiguilles d’Entrêves pour ce premier jour où mes compagnons se sont attaqués à une voie d’escalade pendant que j’immortalisais leur ascension au drone.

La Dent du Géant au coucher du soleil

Après un bref passage à la pointe Hellbroner pour récupérer du matériel et remplir les gourdes, nous prenons la direction de la Dent du Géant. C’est vers le Col du géant que nous établissons le camp pour la nuit.

Installation du camp pour la nuit sous le Col du géant

Nous profitons des derniers rayons de soleil pour reprendre des forces. Un lyophilisé abominable, des noix, des snacks et du chocolat. La température chute rapidement dès que le soleil se retire, laissant apparaitre un jeu de lumière incroyable derrière le Mt Blanc. On se glisse dans nos sacs de couchages après avoir fait quelques photos. Il fait plutôt bon dans la tente, je me permettrais même de faire tomber une couche. Mais le confort ne durera pas… Le matériel de bivouac 3 saisons montrera rapidement ses limites: manque d’isolation, d’aération, condensation…
La nuit sera agitée, courte et glaciale.

Dent du géant, voie du "Géant branché"

Réveil 6h. Un balai de lumière illumine la voie : il y a déjà beaucoup de monde en ce dimanche de septembre. Un snack et un café en guise de petit déjeuner et on plie le camp. Il ne faut pas trainer, la dernière benne est à 16h et il y a beaucoup de cordées devant nous. Une petite demi heure de marche sur le glacier, puis une bonne heure de montée dans des éboulis, un mix entre rando et escalade facile qui permet d’arriver au pied de la voie. Bonne surprise, nous avons rattrapé plusieurs cordées, on va peut-être pouvoir les doubler et éviter les bouchons. Une cordée de polonais nous précède: ils sont particulièrement lents, mais empruntent la voie normale. Notre voie part légèrement sur la droite et nous permettra de les doubler rapidement.

Matt dans la longueur la plus technique

Nous enchainons les longueurs et arriverons rapidement au sommet. Un petit problème technique nous fera perdre pas mal de temps mais on est toujours dans le timing pour la dernière benne. On en profite pour boire un coup et manger une jeune barre protéinée. La vue du sommet est fantastique : panorama à 360° sur le massif du Mont blanc, de Courmayeur à L’aiguille du midi en passant par la vallée blanche. Le point négatif, c’est le bouchon qui s’est formé sur la ligne de rappel. On est bloqué au sommet, il faudra plus de 45min à la cordée d’Italiens devant nous pour descendre du sommet et faire le premier rappel. Arrivés au relai, on constatera un gros bouchon sur la ligne de rappel. On décide de prendre la deuxieme pour éviter le traffic : 3 rappels de 50m en surplomb = grosse montée d’adrénaline.

Guillaume profite du soleil avec le Mt Blanc en toile de fond

Arrivés au pied de la voie à 14h30, on est vraiment en retard pour attraper la dernière benne de 16h. S’en suivra une course contre la montre ans les éboulis puis sur le glacier. Arrivée 16h au refuge torino dans un état de fatigue et de déshydratation avancé. On attrape la dernière benne qui est en fait à 16h30, rêvant d’un coca frais et d’une bonne pizza.